Histoire

Résumé

Aux environs du IXème siècle, Saramon se développe et prospère autour d’une abbaye dépendant des moines de Sorèze.
La ville reçoit au XIVème siècle une charte de coutumes. Devenue ville fortifiée, elle protège le Comte d’Astarac venu s’y réfugier.

Au XIXème, vu leur état de vétusté, plusieurs tours et les deux portes de la ville sont rasées; il reste quelques vestiges de l’une d’elles: la porte de la Brèche.

A voir

  • L'église: romane à l'origine, a été remaniée au XIX siècle. A l'intérieur se trouve un retable en bois doré du XVIII siècle, un retable-mur du XVIII siecle ainsi que les bustes reliquaires de St Victor et de Ste Couronne. Un bénitier en marbre très curieux est placé prés du chœur. Il daterait de l'époque Wisigothique ou Carolingienne, et serait un sarcophage ou une stèle funéraire.
  • La tour St Victor: cette tour carrée, contemporaine de la construction de l'église, est placée dans le prolongement de l'abside. On ne connaît pas sa destination. Elle fut utilisée comme clocher de 1850 à 1878, mais ce devait être à l'origine une tour de défense dépendant des anciens remparts.
  • La chapelle St Roch: chapelle votive liée à une épidémie, porte sur sa façade la date de 1422. Elle est surmontée d'un clocheton de fer portant une petite cloche. A l'intérieur, une toile de St Roch d'art populaire.
  • Les embans ou couverts à arcades, disposés sur deux côtés de la place de l‘ancienne halle. Ces arcades sont formées par le décrochement du premier étage des maisons, soutenu par des piliers en bois. Ces passages couverts et ouverts permettaient aux marchands d'installer leurs marchandises à l'abri du mauvais temps …ou du soleil.
  • Les maisons de caractère: la plupart des maisons au-dessus des arcades ont des façades à colombages masqués par un enduit. Ce type de construction se rencontre le plus souvent dans les régions où la pierre est peu présente, et où on la remplace par le bois, le torchis ou la brique.
  • La mairie est un ancien hôtel particulier du XVIII siècle dont la porte massive s'orne de très belles ferrures.
  • Une maison à la façade de style Renaissance, située dans la Grande rue.

 
tour Saint Victor

Monuments

Place

C'est une place traditionnelle qui tient son charme des couverts "embans" qui courent sur deux côtés et remontent le long de la grand rue, mais aussi de quelques maisons rénovées et joliment colorées reposant sur des piliers d'une grande diversité architecturale.

Jusqu'en 1949, elle était occupée par une imposante halle de charpente qui abritait des marchés prospères et les activités du village; sa démolition bouleversa bien sûr l'aspect du site qui acquit au fil des ans son visage actuel.
Malheureusement désertée par les commerces (seul reste le bar des arcades), la place s'anime le samedi avec un petit marché et bien sûr lors des manifestations festives de l'année, en particulier pendant les fêtes de la St Victor.

Maisons

Dans la construction traditionnelle, le bois est largement utilisé. Il forme l'armature de la maison. Le remplissage entre les pièces est assuré par de la brique ou du pisé.
La terre crue s'utilisait de deux manières:

  • en briques
  • en pisé, mélangée avec de la paille. Le pisé s'utilisait seul ou en garniture des pans de bois.

Le pan de bois était rarement destiné à être vu. C'est la dégradation des vieux enduits qui le fait réapparaître aujourd'hui. Au contraire on s'efforçait de donner aux encadrements des fenêtres des formes identiques à celles de l'architecture de pierre.

De nombreuses maisons du village associent la pierre en rez-de-chaussée et une armature de bois à l'étage. Cette armature est masquée par l'enduit. Ce sont les chassis de fenêtre en bois qui trahissent généralement la présence de colombages.

Quelques façades conservent des enduits anciens colorés. Elles témoignent d'une tradition un peu oubliée: des couleurs souvent très soutenues, des badigeons ocres, rouges... relevés par un encadrement le plus souvent blanc.

Porte

Cette porte dite de la Brèche est un vestige des deux tours qui barraient les accès haut (ouest) et bas (est) de la grand rue.
Leur utilité et leur agrément sont encore reconnus de tous en 1808 mais elles exigent réparation. Comme pour d'autres bâtiments, faute de moyens, on repousse les échéances. Certains conseillers proposent la démolition de la tour Est mais la majorité du conseil municipal reste encore favorable à sa conservation. Peu à peu les mentalités évoluent et la décision de démolir l'emporte en 1827.

Sur la lancée, reconnaissant que la tour Ouest est incommode pour faire entrer en ville les provisions, le conseil vote sa destruction. Il faudra attendre 1835 pour voir exécuter cette décision. Pour agrémenter l'espace vacant "on construira des pilastres en briques provenant de leur démolition, avec corniches et couronnement pour recevoir des urnes ou autre décoration ...".

Seuls les pilastres Est seront construits en 1839 et recevront une élégante ferronnerie supportant un réverbère.

Eglise

Elle se présente comme un édifice de la fin du XIXème siècle, greffé sur un édifice plus ancien mais passablement remanié.Du XIXème sont le clocher-porche, la nef et ses chapelles latérales.
De l'édifice ancien, il reste le transept aux branches inégales, une large et profonde abside à pans coupés entre deux absidioles romanes au nord (dont l'une éventrée pour être transformé en passage) et une sacristie rectangulaire au sud, moderne puisque élevée sur l'emplacement d'une autre absidiole.
Pour ce faire, on a taillé dans l'épais mur qui enfermait cette absidiole. Prolongeant le chœur, est une énigmatique construction rectangulaire, sorte de tour massive appelée tour Saint Victor du nom d'un des saints de Saramon.
Les bâtiments de l'abbaye s'appliquaient contre le mur sud de l'église. Au nord, est une étroite rue qui a gardé son aspect de jadis.
LA CHAPELLE DU SACRE-COEUR
Dans le transept nord (à gauche), se trouve un grand retable-mur, peint en faux marbre et doré du XVIIIème siècle.
Au 1er plan : un autel-tombeau légèrement galbé comportant aux extrémités des volutes feuillagées dorées et au centre la représentation du Sacré-Cœur.
Sur cet autel se trouvait un tabernacle en bois en forme d'urne, aujourd'hui disparu et remplacé par un tabernacle-coffre en bois doré.
Le retable :

  • à panneaux est structuré par quatre pilastres corinthiens surmontés d'un grand entablement cintré (archivolte) avec des corniches à denticules et à caissons au-dessus desquelles sont placés des pots à flammes.
  • Sur l'axe central, on observe un grand cartouche doré à croisillons de style début XVIIIème siècle au-dessus duquel un grand cadre chantourné accueillait un toile peinte aujourd'hui disparue.
  • Sur les panneaux latéraux, de part et d'autre du cartouche, on remarque les symboles eucharistiques (blé et vigne) et deux fois le rappel du Sacré Cœur.
  • Le sous-bassement en arrière de l'autel comprend quatre panneaux en réserve lisses peints en faux marbre.

La tour Saint Victor

Les travaux de restauration de la tour, efféctués courant 2016 ont permis de mettre à jour quatres colonnes annelées en parfait état datant du milieu du 11 ème siècle.
Monsieur Christophe BALAGNA, Docteur en histoire de l'Art à produit une remarquable étude sur cette découverte.
De monument composite très transformé au XIXe siècle, elle devient au travers des découvertes faites à l'intérieur de la tour Saint Victor, l'un des édifices religieux du milieu du XI siècle les plus importants qui soient actuelllment conservés en Gascogne centrale et dans le midi de la France.

 
 

La fête patronale

Histoire

La fête a lieu le 14 mai ou le dimanche suivant.

Ce jour-là, on fête les saints patrons du village : ST.VICTOR et STE COURONNE, martyrs chrétiens du 3ème siècle.
St Victor fut un soldat de cohortes romaines cantonnées en Syrie, ce qui peut expliquer la particularité des cérémonies et leur connotation guerrière.

Trois processions se déroulent dans les rues du village : le samedi après-midi, le dimanche matin et le dimanche après-midi. Les bustes de St.Victor et de Ste Couronne défilent, escortés par le prêtre portant les reliques.
Ste Couronne est encadrée et suivie par les enfants.
St Victor est honoré:

  • par un bataillon de fusiliers constitué par des saramonais volontaires mobilisés pour les 3 cérémonies.
  • par un groupe de jeunes tambours
  • par un porte-drapeau accompagné d'un porte-pique
  • par la philharmonie locale.


Plusieurs haltes sur les places du village permettent de rendre les honneurs à St.Victor suivant un cérémonial bien établi. Après le roulement des tambours, le porte-drapeau, vêtu d'un costume très particulier, et coiffé d'un bicorne noir à panache blanc, déploie une vaste oriflamme à croix blanche sur fond bleu, et la fait tournoyer selon des gestes rituels. La cérémonie du drapeau terminée, les fusiliers, sur l'ordre de leur commandant, tirent une salve dont la détonation surprend toujours les spectateurs, même les plus avertis. La procession reprend sa marche scandée par le roulement des tambours et les airs traditionnels : l'hymne de St.Victor et la Mandarine.
Après plusieurs stations en divers points stratégiques du village, le cortège rentre dans l'église où seront vénérées les reliques des saints.
Après la procession du samedi soir, une collation amicale est servie à tous les participants. Que la fête commence!
Telle est la fête de la St. Victor : sa solennité est conservée et transmise d'âge en âge avec zèle et fidélité.
En 1976 fut célébré le millénaire des fêtes de Saramon. Depuis lors, la fête s'achève le mardi par "LA HEIRO DE LA SEN BITOU" (la foire de St.Victor) appelée aussi FOIRE AUX MAGRETS.
De midi à minuit, le Comité des fêtes fait griller des centaines de kilos de magrets de canards dégustés à la bonne franquette sur la place du village dans une ambiance amicale et de franche gaieté.
Le succès de cette journée est extraordinaire et plus grand chaque année.

Les Saints Patrons

Saint Victor (Sen Bitou)
C'était un soldat des cohortes romaines cantonnées en Syrie. Au commencement du troisième siècle, Victor se trouvait en garnison dans la ville de Lycos, lorsque son âme fut subitement entraînée aux premières lueurs de la foi naissante. Sans tenir compte des dangers qu'il courait, au milieu de cette politique ombrageuse d'un paganisme expirant, il confessa sa croyance, et mourut en martyr décapité.

Sainte Couronne
Une jeune femme, Couronne, qui assista à son supplice, se déclara chrétienne aussi, et périt victime d'un raffinement de cruauté dont les détails soulèvent le coeur d'horreur et de dégoût. Elle fût écartelée au moyen de deux palmiers dont on avait rapproché la cime pour y attacher ses pieds et qu'on relâcha brusquement.

Extrait de Histoire de la ville de Saramon - F. Cassassolles

Chants

1. Chantons en choeur le triomphe et la gloire
Des saints patrons que Dieu nous a donnés;
En ce beau jour qui fête leur victoire
Chantons, joyeux, nos valeureux aïnés.

Refrain. Témoins du Christ que la Gloire environne
Nobles martyrs entre tous courageux,
Grand Saint Victor, Bienheureuse Couronne
Veillez sur nous, triomphez dans les cieux (bis)

2. Chantons en choeur le triomphe et la gloire
Des saints patrons que Dieu nous a donnés;
En ce beau jour qui fête leur victoire,
Chantons, joyeux, nos valeureux aïnés.

3. Aux temps anciens où l'Eglise naissante
Souffrait sans peur des tyrans orgueilleux,
Ils ont dit non à la force puissante
Qui les pressait d'adorer les faux dieux.

4. D'un coeur joyeux la foule vous acclame,
A Saramon, notre noble cité;
Gardez en nous l'ardente et pure flamme,
Du Souvenir, de la fidélité.

 
 

Occitan

Le parler occitan, encore très présent "à la campagne" il y a une vingtaine d'années, s'éteint en même temps que la génération née avant la guerre. Il est difficile de trouver des personnes de quarante ans qui le parlent même si bon nombre le comprend. La génération qui a aujourd'hui moins de trente ans n'ayant pas entendu ses parents parler ne peut maintenir la langue vivante.
C'est une partie de la culture occitane qui d'une certaine manière disparaà®t en même temps que la vie rurale s'uniformise avec les modes de vie et de consommation.

Pourtant, il suffit d'entendre discuter des personnes pour deviner la force expressive de ce parler. Une bonne histoire racontée en gascon ne peut pas être traduite sans perdre de sa puissance. La traduction donnant d'ailleurs des choses assez colorées : bietaze !

Il restera quand même toujours des expressions et des dictons qui font toucher au caractère du gascon et à son sens de la vie. Beaucoup se rapportent à la vie de tous les jours, au manger, au comportement des personnes, le gascon se moquant aussi facilement des autres que de lui-même : truffandet baé

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